Un ensemble de 967 plaques photographiques a été rendu par le musée des années 30 aux Archives municipales.
Seules les plaques numérotées de 1 à 335 et de 759 à 1070 avaient été identifiées par Eugène Couratier, premier archiviste communal. Un long travail d’identification et de datation, en utilisant notamment la presse locale et le bulletin municipal, a donc été nécessaire pour toutes les autres.
Ces photographies sont datées des années 1931 à 1944 ce qui correspond presque à la période de parution du bulletin municipal officiel dans lequel beaucoup d’entre elles ont été publiées.
Elles ont été prises dans un but de propagande afin de montrer toutes les réalisations de la municipalité dirigée par André Morizet, maire de Boulogne-Billancourt de 1923 à 1942.
Elles présentent à la fois :
- l’état avant travaux pour montrer l’amélioration apportée et peut-être également pour garder un témoignage de ce qui allait être détruit.
- les chantiers en cours : construction d’un nouvel hôtel de ville, agrandissement de l’hospice, élargissement du pont de Billancourt, reconstruction du pont de Saint-Cloud, garage municipal, ateliers municipaux, hôpital Ambroise Paré, hôtel des Postes, maison des syndicats (51 rue de Meudon), préventorium de Sèvres, dispensaire, cités HBM, nouvelles écoles (…)
- La modernisation des services municipaux (nouveaux véhicules, nouvelles installations aux ateliers et au garage municipaux, ambulance, lutte contre l’incendie, collecte des ordures ménagères…).
- L’amélioration de la voirie et des transports (travaux dans les rues, tracé de l’actuelle avenue André Morizet, prolongement de la ligne 9 du métro…)
- Les réceptions, les manifestations sportives ou les manifestations révélatrices de l’effort mené en faveur de l’enfance (hygiène et éducation) de la jeunesse (distribution des prix, colonies, ponton de natation, préventorium...), les meetings.
Ces photographies constituent aujourd’hui un témoignage remarquable d’un passé révolu, d’une époque marquante pour la ville qui prend alors son essor et voit passer le nombre de ses habitants de 68008 en 1921 à 97379 en 1936. Elles illustrent parfaitement la politique d’André Morizet et ses préoccupations en matière d’urbanisme. Celui-ci favorise le développement de la ville de Boulogne-Billancourt et contribue à son rayonnement en la
faisant connaître par des expositions, des congrès, des réceptions de personnalités. La vie associative est aussi très forte et des associations sportives, musicales, philanthropiques organisent de nombreuses manifestations dans la cité.
Ces plaques photographiques sont d’autant plus intéressantes que nous détenons peu de cartes postales pour ces années-là. En outre, il s’agit d’une vision beaucoup moins conventionnelle et figée que les cartes postales, le parti étant pris de montrer plutôt les quartiers ouvriers et insalubres que les quartiers du nord-est de Boulogne.
Elles révèlent une grande misère et une grande insalubrité dans l’ensemble de la ville et notamment dans les quartiers de Billancourt et des Menus. On y voit de nombreuses petites constructions entourées de palissades, des baraquements auprès desquels s’entassent des immondices.
Sont également présentés des bâtiments, des commerces ou entreprises qui ont aujourd’hui disparu, des activités révolues (« vacheries », boutique d’étameur...), des guinguettes...
Toutefois on ne peut que regretter que les usines importantes de l’époque et les usines Renault n’aient pas fait l’objet de prises de vues.
Ces plaques photographiques ont été numérisées afin de pouvoir mieux les conserver tout en facilitant leur communication au public.

Versement